confidences professionnelles
confidences professionnelles
Victor Hugo raconte les propos de Louis Philippe lui tenait . Le ton, l'esprit et la manière de penser pourraient être plus proches de la réalité que certaines spéculatons publiées par des journalistes:
"Il y a des Anglais, et des plus hauts placés, qui
ne comprennent rien aux Français. Comme ce pauvre duc de Clarence, qui a depuis
été Guillaume IV. Ce n'était qu'un matelot. Il faut se garer de l'esprit
matelot, je le dis souvent à mon fils de Joinville. Qui n'est qu'un marin n'est
rien sur terre. Or ce duc de Clarence me disait :"- Duc d'Orléans, il faut une
guerre tous le vingt ans entre la France et l'Angleterre. L'histoire le
montre. Je lui répondais: - Mon cher duc de Clarence, à quoi bon les gens
d'esprit si on laisse le genre humain refaire toujours les mêmes sottises ?" Le
duc de Clarence ne savait pas un mot de français, non plus que Peel.
"Quelle
différence de des hommes-là à Huskisson ! Vous savez ? Huskisson qui est mort
si fatalement sur les rails d'un chemin de fer ? Celui-là était un maître
homme. Il savait le français et il aimait la France. Il avait été mon camarade
au club des Jacobins. Je ne dis pas cela en mauvaise part. Il comprenait tout.
S'il y avait en ce moment un homme comme cela en Angleterre, lui et moi ferions
la paix du monde. Monsieur Hugo, nous la ferons sans lui. Je la ferai tout seul.
Sir Robert Peel reviendra sur ce qu'il a dit. Hé mon Dieu ! il a dit cela.
Sait-il seulement pourquoi et comment ? Avez-vous vu le parlement d'Angleterre ?
On parle de sa place, debout, au milieu des siens, on est entraîné, on dit plus
souvent encore ce que pensent les autres que ce qu'on pense soi-même. Il y a une
communication magnétique. On la subit. On se lève (ici le roi s'est levé et a
imité le geste de l'orateur qui parle au parlement). L'assemblée fermente tout
auprès de vous ; on se laisse aller, on dit de ce côté-ci : L'Angleterre a subi
une grossière injure, et de ce côté-là : avec une grossière indignité. Ce sont
tout simplement des applaudissements qu'on cherche des deux côtés. Rien de
plus. Mais cela est mauvais. Cela est dangereux. Cela est funeste. En France
notre tribune, qui isole l'orateur, a bien des avantages."
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