l'hypocrisie
l'hypocrisie
Dans les schémas génétiques dont il a répandu la
mode, le professeur Jacob avait mis un inhibiteur pour se donner la possiiblité
de décrire le phénomène qui ne se produit pas alors qu'on s'y attendait, comme,
avant lui, les physiciens mettaient un catalyseur dans leurs schémas de physique
pour se donner la possibilité de décrire un phénomène qui se produit alors qu'on
ne s'y attendait pas.
Ces deux façons de présenter les choses se font
pendant et ont le mérite de montrer que l'on se trompe en considérant un schéma
comme représentatif sans penser à l'autre.
C'est pourquoi, la lecture des
romans de Marivaux, Le Paysan Parvenu, mais surtout Marianne m'a fait sentir
qu'à cette époque, un besoin pressant de sortir de l'hypocrisie pourrait avoir
été le préalable à l'action. En considérant l'hypocrisie comme un inhibiteur,
on peut aussi bien expliquer la révolution par une élimination de l'inhibiteur
que par une poussée des lumières et il ne me parait même pas choquant de penser
que la lumière supprime l'obscurité et permette de voir la réalité comme elle
est. Ainsi le passage de la bigoterie de la fin du règne de Louis 14, à la
Révolution française pourrait n'apparaitre comme une rupture que parce qu'on
saute mentalement un maillon intermédiaire, et celui-ci pourrait être le rejet
de l'hypocrisie manifesté par la politique de Choiseul et l'expulsion des
jésuites.
D'ailleurs l'idée de créer un nouveau calendrier, puis son abandon,
pourraient bien correspondre à ce que la mise en perspective historique passe au
premier plan, puis soit reléguée au deuxième plan quand l'idée d'un futur
possible aura été inscrite dans la réalité et prendra place dans les récits
comme une expérience vécue: l'avènement étant reconnu comme un évènement il est
alors devenu superflu d'en parler pour le montrer à ses
interlocuteurs.
Mais on pourrrait profiter de ce que la langue
française dispose d'une temporalité articulée avec passé et futur antérieurs, ce
qui permet d'échanger des pensées sans être bloqué dans les aoristes et autres
passés duratifs, et de faire des calendriers à sa guise.
Ainsi peut-on
imaginer des calendriers qui ne partent ni de Jésus-Christ, ni de la Révolution
française, mais, par exemple, de Saint Benoît, de Saint François d'Assise, de
Saint Bruno, car il est notoire que des gens ont inscrit leur vie dans des
calendriers ainsi conçus en entrant dans les ordres. On pourrait donc imaginer
un calendrier qui parte d'Ignace de Loyola car il est bizarre de parler de
mondialisation sans penser aux jésuites.
Ce mode de représentation ferait
apparaitre des palpitations symétrques et réciproques avec flux et reflux entre
des tendances sociales à former des grumeaux et d'autres à dissoudre ces
grumeaux en retirant à l'histoire du grumeau la mise en perspective qui
l'habille tirée par son porte-manteaux, ou en lui retirant le cheval sur
laquelle elle caracole.
Ainsi, les hippo-crites ne peuvent plus faire
cavalcader leur imagination sur une épopée napoléonienne qui aurait conquis
l'Europe au nom des droits de l'homme, comme antérieurement Badinguet avait
perdu en trois semaines son armée son empire et son cheval à cause d'une
dépêche, ou comme la mode se démode quand il devient tout naturel de bazarder ce
qui est devenu article de pacotille: la démocratie des démocrasseux ou la
philosophie des cafés-philos.