le fond et la forme
le fond et la forme
Ce problème a été posé par Douvatu à propos de ce que je racontais sur la banqueroute. Où placer le commentaire qui suit? Une question de fond produit un problème de forme, et pour ne pas poser une règle de préséance, je le mets aux deux endroits. On verra plus tard à modifier la forme présente de ce blog en fonction du fond qui s'y inscrira.
J'accorde que la distinction du fond et de la forme
est de première importance, mais elle ne vaut rien du tout quand il n'y a pas de
fond.
Les griefs qui font exécrer l'éducation nationale sont principalement
la mise en scène de la classe et la prostitution de la parole. L'une et l'autre
sont indépendants du contenu de l'enseignement. Ce sont des questions de forme
qui ne viennent au premier plan que parce que l'attention de l'auditeur ne
trouve pas de matière où s'accrocher. Alors, un discours coule comme de l'eau
claire à travers un filet faute de poissons. Il n'y a plus que de la forme et
pas de fond: c'est de la cérémonie. Parfois une trace de nostalgie ou une
révérence hypocrite à un fond qui n'est plus, lui appose une étiquette
commémorative, mais souvent la cérémonie vise à l'exaltation en soi par la
conjugaison grandiose de couleurs étincelantes de bruits assourdissants
produisant des transfigurations rythmées. Passage du tour de France, messes
solennelles, et leurs racines carrées: banquets et cafés-philos fonctionnent et
se répètent, car, faute de fond, il n'y a ni commencement ni fin. Le fond est
passé ailleurs. Il faut lâcher l'école pour aller sur internet, lâcher le
bavardage du café-philo pour lire des ouvrages réfléchis.