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23 juin 2007

utilité de la littérature

L'idée que l'art pourrait être naturel au lieu d'être surnaturel choque les gens qui voient dans l'artiste un dieu. Quant à l'idée que la nature pourrait être de l'art, elle est simplement stupide, mais extrèmement répandue, ce qui indique que le sens de l'art est perdu.
C'est d'ailleurs tout simple: quand les gens tombent dans la psychologie, il croient voir et entendre un alter ego et le mirage qui se répercute de transfert en contre-transfert jusqu'à la "mise en abyme" indique qu'ils ne voient plus l'interface. C'est comme çà que l'enseignement se transforme en garderie avec un troupeau et un pasteur. Mais ce n'est pas obligé: il y a, en effet, de très bons sites en français sur internet, qui sont l'oeuvre de professeurs, celui de Mr Remacle http://users.skynet.be/remacle/ , mais il est aux Etats-Unis, ou celui de Mr Tremblay :http://classiques.uqac.ca/, mais il est au Québec. J'ai trouvé en France, sur internet des petits sites, mais qui sont moins l'oeuvre de professeurs professant que de répétiteurs anonnant. Peut-être y en a-t-il qui m'ont échappé, mais le grand site Fabula http://www.fabula.org/vlib/ est surtout une illustration de l'impuissance, de la ratiocination et du coupage de cheveux en quatre. C'est pourquoi, quand je suis tombé sur le site de Mr Pommier, j'espérais y trouver de la substance. J'ai été déçu de ce point de vue, mais je n'en ai pas encore fait le tour, et en attendant, j'y trouve déjà l'explication du blocage, et de toutes façon, c'est bien qu'un professeur fasse le premier pas pour montrer la route aux autres.
Mr Pommier parle presque de la même façon de Bossuet http://rene.pommier.free.fr/bossuet.htm, et d'une certaine Anne Clancier http://rene.pommier.free.fr/Clancier.html. Cela se comprend car, à des époques différentes, les deux font à peu près le même métier et dans des conditions analogues. L'énorme majorité des écrits de Bossuet est constituée de "lettres de direction", et la nommée Anne Clancier exerçait le métier de psychanalyste. L'un et l'autre se sont adaptés à leur époque et ont tiré parti des croyances indigènes à la mode à leur époque pour se faire une situation confortable. L'un et l'autre, aussi, ont débordé de cette activité pour se mettre en vue et s'adresser au public, acceptant de faire quelque peu les pîtres pour en avoir des retombées telles que d'être précepteur de quelque dauphin ou de quelque célébrité de mode à leur époque.
Mais il y a une différence fondamentale. Elle réside dans l'interface. Bossuet se réfère constamment à l'écrit. Quand il a des entretiens importants, comme avec Madame Guyon, il en fait une relation écrite. Quand il prononce un sermon, il l'a écrit. Anne Clancier, au contraire, réduit l'usage de l'écrit à un cryptage suivi d'un décryptage, ce qui annule le travail de oonstruction et d'édification et aboutit à l'inepsie la plus radicale. L'écriture n'est plus pour elle qu'un moyen, alors que pour Bossuet elle est une fin en soi. L'un est un écrivain, pas l'autre, et le mots qui sortent du bec d'un perroquet n'ont pas la même valeur que ceux qui sortent de la bouchmeaux_cath01e d'un orateur. L'orateur oralise un écrit médité, construit, tandis qu'Anne Clancier ridiculise l'oralité comme objet partiel. Quand Bossuet parle, il s'adresse à des gens qui sont déjà entrés dans un édifice construit, et il adapte ses propos à l'esprit de construire. Il voit grand pour faire voir grand. Avec Anne clancier, toute la construction est réduite en poussière. Je l'ai vue entrer dans la Sorbonne (la fausse, celle qu'on appelle Sorbonne nouvelle), pour participer à un jury de thèse où elle se donnait de l'importance, non par ses propos mais en se faisant attendre, comme pour faire bien sentir que ce qui était important se passait ailleurs. Et elle développait cela en infligeant au thésard une condamnation argumentée de psychologie génétique, dénigrant l'oralité comme culte de l'objet partiel, encacatant le pauvre d'Abraham au nom d'une prétendue phase anale, pour finir par lui dire de faire l'amour, pas la guerre, sous prétexte qu'il était d'origine palestinienne, réfugié en France. La poésie d'Aragon dont il avait fait son sujet de thèse n'existait même pas pour elle.
Mais pour Bossuet, le pas existe, et c'est pas à pas qu'il produit l'effet. C'est ridicule de dire qu'il pense comme une pantoufle car il ne s'agit pas de penser mais de réaliser.

Dire que ce qu'on ne comprend pas est incompréhensible n'avance à rien mais montre qu'il y a un problème, c'est-à-dire, en général, qu'il manque une commune mesure. Car, pour les gens "à qui il manque une case", l'objet intermédiaire s'est effacé, et la trace qui en reste est une mesure. On le remarque à ce qu'ils suivent une ligne de pensée comme si elle était posée sur une échelle qui leur donne la mesure. L'espace et le temps se dissocient dans leur esprit et la ligne de pensée qu'ils suivent est un ordre chonologique gradué sur un temps historique imaginaire, ou un cheminement dans l'espace gradué par le système métrique, et quand ils tombent dans la rigueur scientifique, l'objet intermédiaire est complètement sorti du champ de leur conscience.
Le problème ne se situe pas entre deux personnes mais entre l'une ou l'autre et l'objet intermédiaire. Dans le "Dialogue dans la cathédrale" de Vargas Llosa, à partir de la page 100, le dialogue ventriloque trouble les gens qui ont décidé de suivre une ligne. Prenons donc plus facile; Dans un superbe roman comme" Nostromo" de Joseph Conrad, il y a encore des gens qui se sentent perdus parce qu'ils veulent suivre la chronologie. Prenons alors encore plus facile. Tout le monde a lu "La condition humaine" de Malraux, ce qui indique qu'on comprend facilement. Hé bien, là encore, celui qui voudrait suivre la chronologie serait perdu. Et si le lecteur comprend, c'est qu'il n'est pas gèné, et si le lecteur n'est pas gèné, c'est donc qu'il arrive encore à faire travailler son esprit suffisamment pour envelopper l'ensemble et suivre le développement de la révolution. C'est à partir de cette base de compréhension qu'il peut développer son entendement, l'étendre à "Nostromo", puis au "Dialogue dans la cathédrale". J'ai choisi ces exemples, mais on peut en prendre d'autres. Ce qui importe, c'est la progression qui permet de passer de la compréhension nulle dont les nuls se glorifient en la qualifiant de rigueur scientifique à une compréhension plus large et à une ouverture d'esprit qui permet de voir plus grand.

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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