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6 juillet 2007

le subjonctif

Dans le 9ème et dernier cours de Mr Barberis sur Armance
http://e-sonore.u-paris10.fr/e-sonore/main.php?daj=result_small&sid=819c66f35ec537c927b723e442b5ee67
, il y a une interprétation que je trouve prodigieuse et à laquelle je ne m'arrêterai pas parce que je la trouve contestable et en cela même prodigieuse. Au lieu de mettre un point final en concluant, elle supprime le point final et invite à prendre le relai.
Il met la clandestinité au centre du problème comme la racine de tout ce qui étonne  maint lecteur et le plus souvent le déçoit dans ce roman. Cela confère à la clandestinité une dynamique qui en fait non pas le résultat de contraintes qu'on dénonce, mais au contraire l'amorce et même le ressort d'un travail fécond et prometteur. La clandestinité devient le lieu où l'on se met délibérément parce qu'on s'y sent bien. Une fois qu'on en a eu l'idée, cela parait tout simple. Il suffisait d'y penser.
L'inepsie critique s'en était donné à coeur joie à propos de ce roman en inventant un handicap qui expliquerait tout, comme si la dissimulation avait pour cause la honte, alors que la prudence sufit à l'expliquer, surtout dans une société frappée de folie collective.


Las Cases recueille les propos tenus par Napoléon à Ste Hélène (11-12 Avril 1816) relatant une scène aux Tuileries quelques jours après qu'il s'y soit installé après son retour de l'ile d'Elbe :
"Plusieurs glaces se trouvaient dans l'appartement où nous nous promenions; je me plaisais à l'étudier à la dérobée (Fouché); sa figure était hideuse; il ne savait guère comment entamer ce qui l'intéressait si fort. -  Sire, dit-il enfin, il y a quatre ou cinq jours qu'il m'est arrivé une circonstance dont je crains de n'avoir pas fait part à Votre Majesté... Mais j'ai tant d'affaires... Je suis entouré de tant de rapports, de tant d'intrigues... Il m'est venu un homme de Vienne avec des propositions si ridicules... Et cet homme, je ne le retrouve plus."
"Monsieur Fouché, lui dit alors l'Empereur, il pourrait être funeste pour vous que vous me prissiez pour un sot. Je tiens votre homme et toute son intrigue depuis plusieurs jours. Avez-vous envoyé à Bâle? - Non, Sire. - Ce sera heureux pour vous; s'il en était autrement, et j'en aurai la preuve, vous péririez."
L'inquiétude fébrile dans laquelle vivait Napoléon, comme dans l'affaire du duc d'Enghien à l'autre bout de son règne est celle dans laquelle vivra forcément Sarkozy très bientôt, mettant ce Fillon, dont les médias raillent l'apparence servile, dans la position de Lorenzaccio, mais, dans cette position, la trahison est une alternative au meurtre, et son choix s'impose avec évidence, tandis que le fou n'a pas le choix et le sait. Napoléon, toujours cité par Las Cases déclarait le même jour: "Si j'eusse été victorieux Fouché eût été fidèle: il est vrai qu'il se donnait de grands soins pour être prêt selon toutes les chances. Il me fallait vaincre!"

L'emploi du subjonctif va-t-il retrouver une nouvelle faveur pour indiquer ce qui se rapporte à la vie sous le joug?

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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