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23 septembre 2007

Qu'est-ce que l'inconscient ?

Considérer l'inconscient comme la règle d'un jeu a deux avantages:
- celui de la généralité car toutes les activités humaines peuvent être analysées comme des jeux en distinguant la règle qui s'impose du jeu qui est laissé à l'intiative de chacun
- celui d'indiquer la voie qui permet à chacun de prendre conscience de ce qu'il méconnaissait et le contrôle de ce qu'il subissait.
L'hypothèse générale est qu'on applique la règle du jeu sans y penser, quelquefois parce qu'ele est invisible, comme quand en arrivant quelque part, on s'adapte comme on peut pour participer à la vie des gens, quelquefois parce qu'on la perd de vue en se passionnant pour le jeu.

Il faut signaler deux cas particulièrement fréquents:
- Le cas du jeu avec gagnant et perdant (s'il y a un gagnant, il y a donc un perdant), qui, en procurant l'illusion qu'on joue pour gagner, masque le fait qu'on joue pour jouer.
- Le cas où la règle est contenue dans un outil (arme, véhicule ou argument) avec lequel on "fait corps" en s'adaptant à lui par des réflexes.

Mais chercher une règle générale est également un jeu et on perd conscience de sa règle si on oublie la différence entre les cas et notamment la différence entre les cas d'inconscience:
- dans les  jeux avec gagnant et perdant, quand la conscience de l'un utilise l'inconscience de l'autre pour le surprendre.
- quand la règle est contenue dans un outil "avec lequel on fait corps" et que l'inconscience du rôle de l'outil, mis de côté dans la réflexion, produit des erreurs d'attribution particulièrement manifestes en cas de guerre quand on attribue aux généraux ou au nombre des soldats les victoires ou les défaites qui sont dues à la différence des armements.

Ces remarques n'ont d'intérêt que si on en montre la portée. Deux exemples suffisent à en signaler l'importance:

1 - Quiconque lit le théâtre d'Euripide aujourd'hui sera forcément étonné et arrêté par deux idées:
- la mort est un phénomène interchangeable et si quelqu'un doit mourir, quelqu'un d'autre peut le remplacer et mourir à sa place pour que le premier continue à vivre.
- la vie des hommes est plus précieuse que la vie des femmes, de l'avis des femmes elles-mêmes, en sorte qu'Alceste, par exemple, est volontaire pour mourir à la place de son mari.
Ceci n'est pas seulement l'avis d'Euripide, mais aussi du public qui l'écoute, ce qui fait que ces principes étant admis par tous, on peut discuter sur le théâtre des modalités de leur application.
2 - De la même manière et pour les mêmes raisons, les gens des siècles futurs ne manqueront pas d'être étonnés et arrêtés quand ils apprendront que dans des cérémonies qualifiées de vote, le public d'aujourd'hui prend parti sur des questions qui lui échappent complètement, comme le traité de Maestricht.
On voit là que, non seulement la règle canalise le jeu, mais que l'inconscience de son absurdité est une condition absolue, sans quoi le jeu n'existerait pas. Ceci est illustré par l'ensemble des théories politiques et économiques qui sont toutes complètement à côté de la réalité du jeu, lequel, dans tous les cas, est une application dilatée du jeu de bonneteau. bonneteau2bonneteau_du_tricheurS'il n'y avait pas de trompeurs et de trompés, de complices et de barons, le jeu disparaitrait, car aucune de toutes les théories politiques et économiques de tous les temps ne rend compte de la réalité profonde du jeu politique et du jeu économique.
Plus particulièrement, en France, le jeu de l'éducation nationale, dans la mesure où il est orienté vers les sciences et la mathématique, détourne l'attention des relations entre les gens décrites au théâtre et dans les romans et ceux qui se laissent allumer et passionner par ces disciplines  deviennent inconscients des manipulations dont ils sont l'objet. C'est, direz-vous peut-être, ce qui leur permet de les supporter, et à cela, il n'y a rien à objecter.

Reste que le libre-arbitre est toujours possible à condition de faire l'effort de passer du mode de pensée binaire de la perspective individualiste au mode de pensée ternaire qui intègre à sa réflexion la règle du jeu dans lequel on est, ne serait-ce que celui de la conversation dans laquelle on se met quand on croit qu'on pense. Il ne suffit pas de se demander à qui on s'adresse, ou de suggérer à quelqu'un de se le demander ou de demander à quelqu'un à qui il pense quand il faut quelque chose, même pour un mystique qui croit qu'il pense à Dieu et même pour un artiste qui croit qu'il est un dieu. Pour passer au mode ternaire, il faut aller plus loin et détecter quelle est la règle du jeu qui préside à la relation avec cet interlocuteur. La réponse est souvent d'en exclure un autre, et si l'interlocuteur adopte la posture de reprendre ce que vous dites pour vous donner une leçon, c'est vous qu'il exclut par le mouvement automatique qui fait qu'à ce moment là, il pense à ce qu'il dit et qui le tient et ne pense plus à écouter. L'attachement au mode de pensée binaire témoigne alors de la flemme ou de l'incapacité à faire l'effort de réflexion qui remonterait jusqu'à la règle du jeu. Apparemment, il invoque une règle en vous faisant la leçon, mais le mode de pensée binaire (2=3-1) laisse indéterminé le tiers exclu, et cela revient au même d'exclure de sa pensée la règle ou l'nterlocuteur: c'est le refus de prendre conscience de la situation: "Je ne veux rien en savoir".

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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