Cécilia, le duc d'Orléans, Cincinnatus, Chirac, etc..

1- LE DESACCORD

Il y a des gens qui ne supportent pas le désaccord, et la différence entre ceux qui préfèrent commander et ceux qui préfèrent obéir n'est que du second ordre et n'offre pas grand intérêt car  s'il n'y a pas de désaccord ou si les désaccords sont masqués, la vie de société disparait, la curiosité est insatisfaite, on est dans un désert où il n'y a rien à voir, rien à comprendre, rien à faire. Même si quelques misérables conspirateurs complotent en cachette, ils ne méritent même pas qu'on prenne la peine de les découvrir, car on sait d'avance que le geai veut revêtir les plumes du paon en devenant khalife à la place du khalife, et rien de plus.

Mais quand on aime la vie, la vie des autres est une fête. On y participe sans la partager pour la leur laisser entière, mais on la suit en pensée, pour pouvoir donner un coup de main ou signaler un piège en cas de nécessité ou à la demande, sans empiéter jamais sur une liberté qu'on respecte parce qu'on aime la voir se déployer et quelquefois l'admire.

La contradiction entre des personnes différentes n'est pas une rupture, mais au contraire un signe de reconnaissance,  tandis que  la contradiction entre les propos et les actes d'une même personne est beaucoup plus qu'une rupture; c'est l'annonce d'une explosion. 

B - INCOMPOSSIBLE

La rupture entre Chirac et Sarkozy comme  la rupture entre Ségolène Royal et les éléphants du parti socialiste est le germe d'une explosion dont le fondement est qu'on ne peut pas aimer ou détester également les idées et les gens parce que c'est incompossible. On donne nécessairement le pas à l'un des deux et finit par mettre les gens au service des idées ou les idées au service des gens

1 - Le germe explosif

Les éléphants du parti socialiste voulaient des débats d'idées tandis que les adieux de Chirac déclaraient un amour passionné des Français. Cette même opposition a rompu les liens entre Ségolène Royal et les éléphants idéologiques quand elle a recherché le contact direct avec les militants, puis avec les Français, et elle a aussi rompu les liens entre Chirac et Sarkozy qui hait les gens et notammment les Français, au point de les fuir à la première occasion pour se sentir chez lui à l'étranger en méprisant les palais de la présidence, au point de menacer les Français de discrimination positive et de multiplier à lur encontre les dispositions coercitives. au point de se mettre à l'unisson des bourgeois bêtes et des bigots bêtes et méchants qui veulent surveiller et punir, au point de rechercher systématiquement la brutalité la plus inhumaine pour expédier dans les avions les gens qui viennent en France comme on avait expédié les juifs à Drancy dans les trains sans se soucier ce ce qu'il adviendra d'eux ensuite. Sans qu'il se soit encore rendu coupagble des même méfaits, il fait irrésistiblement penser aux pages que Malaparte avait consacré dans "Kaput" à "der deutsche könig von Poland:", le maréchal Goehring.

2 - Le germe qui a déjà produit une explosion.

Louis XVI déclarait que les gens qui s'occupaient des affaires de l'état n'aimaient pas les français sauf Mr Turgot et lui. Il en allait de même dans les affaires de famille.
"Le Roi n'avait et ne pouvait avoir encore aucune expérience de malhonnêtes gens. Il avait espéré que son extrême bonté pourrait influer salutairement sur les dispositions du Duc d'Orléans, ce qui prouve assez qu'il ne comprenait pas ce méchant homme, ou qu'il ne pouvait croire à la perversité de certains caractères. La Reine en était mieux prévenue ; mais il est des choses qu'une honnête jeune femme ne dit pas à son mari, quand elle est bonne, et surtout quand il est Roi. Je puis vous assurer que ce restant de confiance et de considération pour un prince de son sang, disposition qui subsistait encore chez Louis XVI en 1789, et qui résistait, au fond de son cœur de Roi, contre un décri général et de particuliers griefs en multitude ; soyez assuré, vous dis-je, que ce reliquat de bonne volonté pour son cousin d'Orléans n'avait tenu, jusqu'ici, qu'à la délicatesse et à la parfaite discrétion de la Reine...." (Souvenirs de la marquise de Créquy, livre 7, chapître 6)

http://penelope.uchicago.edu/crequy/index.shtml
Cette discrétion de Marie Antoinette est corroborée par un rémoignage du Prince de Ligne:
"...La reine avait eu la bonté de me permettre de me placer sous sa loge, d'où je pouvais causer avec elle. Je ne pus m'empêcher de la regarder, le même jour que les notables furent nommés, lorsque Cassandre dit, dans le Tableau parlant:
"Les notables du lieu vont ici s'assembler."
La reine me fit des yeux terribles pour le faire taire, au cas que je voulusse faire l'aimable là-dessus et eut bien de la peine de s'empêcher de rire. Plus elle avait été contre cette maudite invention, et moins elle voulait le faire voir; tenant à ce principe de ne jamais paraître condamner ce que faisait le roi; mais rien n'était plus plaisant que l'air de prudence qu'elle prenait alors."

3 - L'incompossiblité explosive.

Lorsqu'on a épuisé toutes les possiblités d'observation, d'analyse et de spéculation objectives sans pouvoir en tirer des critères décisifs; et qu'il faut décider quand même parce qu'une indécision  serait pîre que tout, on ne tire pas à pile ou face, mais mise, soit sur un fond d'humanité, soit sur un fond de méchanceté.
C'est surtout en première position que cette alternative est pressante, car, si on n'est pas directement engagé, on a plus de recul pour voir venir et comprendre. Marie Antoinette était dans une position plus reculée que le roi tant en ce qui concernait l'action politique que la relation avec le duc d'Orléans, et je pense que cette différence de position est plus significative qu'une différence entre le caractére de l'un et celui de l'autre. En première position, on ne peut faire équipe qu'avec des gens loyaux ou fourbes selon qu'on est soi-même l'un ou l'autre; c'est même proverbial:  "Dis moi qui tu hantes et je te dirai qui tu es."
Ainsi un processus souterrain d'agrégation se développe progressivement à partir d'un ferment qui devient un foyer et s'étend de proche en proche, et les gens faibles, qui ne supportent pas le désaccord, se mettent à l'unisson, surtout dans un espace restreint et homogénéisé.

C- L'ALTERNATIVE QUI RESTE

L'homogénéisation vient soit de ce que l'entourage est peuplé de laquais et de courtisans, soit de l'unité d'action. Mais c'est une alternative: Cincinnatus et de Gaulle vienaient quand il y avait quelquehose à faire, puis s'en allaient après, Il  n'est pas certain que ce sera le cas de Sarkozy. Ce serait plutôt celui de Cécilia qui libère les inirmières bulgares et s'en va après.
L'unité d'action vient de ce qu'il y a quelquechose à faire comme quand Bonaparte ou Hitler ont pris le pouvoir, mais Bonaparte aurait pu s'en aller après avoir fait le code civil ou Hiitler après avoir supprimé le chômage et l'inflation. Seulement, ils ne l'ont pas fait,

A l'inverse, si on peut reprocher à Chirac de ne pas avoir fait grand-chose, ce qui est à faire, comme pour  Louis XVI, serait des économies pour rééquilibrer le budget de l'état. Mais il agite du vent en faisant tout sauf cela, comme faisait Necker, et les pousse-crayons de Ségur, inutiles, nuls et bons à rien, en viennent à empêcher les gens de fumer au bistrot pour se donner de l'occupation et  continuer à exister et que l'éducation nationale continue à enseigner de prétendus sciences qui gonflent les bourgeois comme la science héraldique gonflait les nobles, en servant de langage ésotérique d'initiés.
Pour l 'instant, on n'en est qu'à l'assemblée des notables avec l'ouverture, mais sans vidange des budgétivores,  il faudra en venir aux Etats-Généraux, et alors Gare aux bourgeois !