Dans un café-philo

 "Ce n'est pas ce que j'ai besoin d'entendre. Ce n'est pas ce que je veux qu'on me dise.
Je voudrais que ce soit plus affectueux.
Je suis fragile. J'ai besoin d'entendre des choses douces, réconfortantes et vous en informe pour exécution immédiate.
Vous ne me connaitrez jamais assez pour m'admirer autant que je le mérite. Je me le répète tous les jours et voudrais vous convaincre que je suis un trésor. Depuis ma plus tendre enfance, j'ai été brossée, lustrée, polie pour avoir bonne apparence et je sais répondre aux compliments par des minauderies. N'oubliez donc pas de rendre hommage à mes qualités immenses, réelles et profondes, et comportez vous de telle manière que mon rayonnement se réfléchisse dans votre admiration béate.
Je perce intérieurement vos pensées avec mon regard d'aigle myope, et j'entends entretenir une atmosphère d'hypocrisie tiède, je veux que les dindons fassent la roue devant moi et que les poulettes prennent modèle sur mon port altier. Oui, ayez pitié de moi, c'est votre devoir et je vous le signifie. Car j'ai la fragilité de ce cristal dont le tintement donne le ton de la vérité surnaturelle. Quand vous croyez parler par vous-même, je rectifie votre erreur car je sais que vos propos me sont adressés et n'ont de sens que par rapport à moi qui suis votre animatrice et si vous l'oubliez parfois, je le vis trés mal.
Voilà ce que je voulais vous dire."

Ceci est le pendant de mon message du 15 Mars qui présente le débat sans animateur. Je suis tombé hier dans café philo sur le cas de l'animatrice sans débat et m'en suis inspiré.

Cela fait également pendant au dernier message sur la télévision saoudienne. Il suffit d'écouter l'extrait en séparant l'explication qui est claire de l'attribution qui rend l'émission comique, pour comprendre l'inverse, c'est-à-dire comment on peut partir d'un exemple réel pour forger une fiction qui s'en inspire.

C'est vrai, même en philosophie, car il est arrivé à Platon de partir de dialogues réellement prononcés pour construire des diaogues fictifs et de s'inspirer de Socrate pour créer un personnage. D'ailleurs, quand on rend compte d'un spectacle, il faut laisser à l'acteur dont on s'inspire sa part de création et de cabotinage. C'est comme çà que tout le monde s'amuse.

Au surplus, on n'entend que ce qu'on écoute. D'habitude, dans un café-philo, je n'entends pas l'animateur parce que je me suis progressivement formé à en faire complètement abstraction pour que cela n'interfère pas avec ce que disent les participants. Je suis complètement mithridatisé. Mais c'était inopérant hier. Mon oreille mithridatisée a d'abord entendu des gloussements, mais j'ai essayé de traduire ou plutôt de transposer