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17 septembre 2008

scenario

LE CHOIX D’UN METIER

Personnages: quelques enfants, un balayeur, un psychologue, un grand-père, passants

PREMIÈRE PARTIE

Dans la rue, sur le trottoir. Les enfants regardent les gens qui passent.
Quelqu’un sort pressé avec cravate et serviette. Il se demande ce qu’il faut qu’il fasse. En arrière plan une femme avec un téléphone portable tape du pied et manifeste son impatience
Des balayeurs avec parka jaune et balais verts en plastique, détendus, balayent le caniveau. L’un d’eux s’adresse aux enfants
- Ça va, les gosses ?
- Oui, mais vous qu’est-ce que vous faites ?
- Je balaye
- Et quand il pleut ?
- Je balaye l’eau
- Mais celle qui vous coule dessus.
Grand sourire. Il sort un chapeau incroyable.
Un autre enfant
- Et l’eau qui vous coule dans les yeux.
Il met des lunettes incroyables
- Je fais couler toute cette eau dans le caniveau.
Un enfant pisse dans le caniveau
- Comme çà ?
- Non. C’est le plastique qui fait couler l’eau.
Un autre enfant
- Qu’est ce que c’est que çà, le plastique ?
Il montre
- C’est un produit qu’on fabrique dans une usine
Passent des ouvriers avec des pancartes
- Ce sont eux qui le fabriquent.... Cà va, en classe ?
- Cà va....Comme ci, comme çà.
Les enfants se lèvent, marchent dans la rue, passent devant la devanture d’un coiffeur. Ils regardent.
A la maison
Les enfants rentrent, retirent leur serviette, leurs chaussures.
- Maman, c’est quoi un beau métier ?
- Il y a beaucoup de beaux métiers.
- Oui, mais il faut en choisir un. Comment savoir d’avance s’il me plaira ?
- Il faut consulter un psychologue.
- Qu’est-ce que c’est que çà un psychologue ?
- C’est un métier.
- S’il a choisi un métier, comment peut-il parler des autres métiers qu’il ne connait pas ?
Gros plan sur la plaque «Psychologue». Les enfants passent devant, la regardent, se consultent, sonnent, entrent.
On voit un personnage double, qui se transforme en quelques secondes d’un épouvantail gesticulant avec une barbe en furie, en un raminagrobis en escarpins avec un col roulé et des cheveux flous qui se donne l’air à l’aise. Ses propos varient d’intonation avec le changement d’aspect.
- Qu’est-ce que vous faites-là !
            mes jolis petits ?
- Vous êtes psychologue ?
- Avant de le devenir, j’étais un autre. En devenant psychologue grâce à un autre, je suis devenu un autre autre dont l’en-soi est devenu un pour-soi. Que puis-je pour vous ?

DEUXIEME PARTIE

- Est-ce que tu crois qu’ils ont choisi ?
- Je crois plutôt qu’ils on été choisis. Tous ces examens, ces concours, qu‘ils nous font passer, c’est chaque fois un jeu de dupes. Ce sont eux qui choisissent, pas nous, et qui est-ce qu’ils choisissent ? De préférence des esclaves qu’ils auront à leur botte.
- Alors, nous avons perdu notre temps.
- Peut-être en classe aussi.....
- Oui, mais çà suffit comme çà. Pas la peine d’en rajouter
- Alors, comment faire ?
- Il faut choisir tout seuls.
- Expliques-moi comment tu vas t’y prendre ?
- Il faut qu’on essaye.
- Explique moi comment tu vas t’y prendre pour essayer.
- On va commencer, il y a des choses qu’on peut faire, après on verra. J’ai vu faire la cuisine, cuisiner c’est un métier, il y a tous les outils qu’il faut à la maison.
- C’est une bonne idée : on va essayer de faire le cuisinier, et puis après, on va essayer de faire le professeur, et puis après, on va essayer de faire le balayeur, et puis après, on va essayer de faire le médecin, et puis après, on verra.
A la cuisine.  Un enfant avec une énorme poële qu’il tient difficilement à deux mains essaye de retourner une crêpe. Elle arrive sur la tête d’un autre. Changement d’angle : les pîles de vaisselle sale. Changement d’angle la fumée, les visages noircis sur lesquels ont met de la crème.

TROISIÈME PARTIE

Sur la plage. Un vieillard lit dans un transat. Des enfants jouent, et se disputent un peu. On voit qu’ils cherchent comment jouer.
- Grand-père, viens donc jouer avec nous.
- Fichez moi la paix. Laissez moi faire ce qui me  plait.
- Tu as entendu ce qu’il a dit ?
- Non
- Il a dit : «Laissez moi faire ce qui me plait»
- Il veut qu’on lui fiche la paix
- Non.
- Quoi alors ?
- Il veut faire ce qui lui plait.
- Ben... Et après ?
- Si on lui demandait comment il s’y prend ?
Les enfants tournent en se concertant. Un couple se dispute sur une planche à voile qui menace de chavirer.
- Vas-y
- Vas-y toi
- Dis, grand-père, comment as-tu choisi un métier ?
- J’en ai fait plusieurs.
- Alors, on peut faire plusieurs métiers ?
- On se lasse de faire toujours le même.
- Mais il faut choisir.
- Il faut plutôt pouvoir choisir. tu as du mal à savoir ce que tu veux, il est encore plus difficile de savoir ce que tu voudras. Plutôt que de choisir maintenant, il faudrait te mettre en position pour pouvoir choisir quand tu sauras ce que tu veux.
- C’est bien compliqué.
- Non, c’est très simple : être libre, c’est pouvoir choisir. Avoir choisi avant l’heure, ce n’est pas libre. C’est précipité.                                                      

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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