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20 septembre 2008

crise économique

Les gens que la naïveté populaire voit "au pouvoir" sont constamment menacés d'avoir à parler de ce qu'ils ne connaissent pas et d'expliquer ce qu'ils ne comprennent pas. La faiblesse que La Boétie appelait "servitude volontaire" leur donne le pouvoir de tondre le troupeau qui se met à leur merci, mais rien de plus. Dés que des évènements surviennent, ils sont dans l'embarras.
Rober Peyrefitte raconte dans "La fin des ambassades" «Représentants officiels et services de renseignements se trompèrent à qui mieux mieux. Notre ambassadeur à Moscou, en annonçant la conclusion du pacte germano-soviétique, n'avait-il pas fait état de l'opinion de l'ambassadeur de Pologne, qui voyait dans ce pacte «la preuve que la situation du Reich était désespérée». En même temps que de Berlin, Coulondre envoyait sa fameuse lettre qui reprenait, en somme, à trois mois de distance, les affirmations de son attaché militaire, l'ambassadeur d'Angleterre à Paris, faisant fond sur des rapports secrets, attestant qu'une révolution était à la veille d'éclater en Allemagne: Hitler avait eu un choc nerveux; un général antinazi s'apprêtait à marcher sur Berlin.»
C'est comme cela qu'aujourd'hui on parle de la crise économique, car c'est comme cela qu'on parle dans les démocraties des évènemements qui se produisent.
Ce n'est d'ailleurs pas difficile à comprendre, car c'est le fondement même de cette forme de vie de société et tout le monde y participe peu ou prou. Il n'y a pas besoin d'être au pouvoir, il n'y a même pas besoin d'enseigner, il suffit d'être élève pour savoir qu'on vous demande dans une dissertation de donner votre opinion et de formuler un jugement sur ce dont vous ne pensez absolument rien. On vous demande même souvent de donner votre opinion sur ce qu'a dit un auteur, qui disait ce qu'il s'avait à d'autres qui l'ignoraient, pour les informer de ce qu'il avait vu.
L'incapacité de penser le futur est lié à une impossibilité de concevoir le nouveau et le devenir particulièrment sensible chez les gens qui se croient intelligents parce qu'ils sont rigoureux. Cette rigueur de la pensée est en réalité une forme de la bêtise d'autant plus grave qu'elle est enseignée et imposée.

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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