Le jugement

Les crapoteux accusent Dominique de Villepin de n'avoir pas été élu, en sous entendant qu'il méprise le suffrage universel. Ce sous-entendu sournois peut être validé: pourquoi ne le mépriserait-il pas ?
Car un élu local est généralement un démagogue aviné et un élu national un escroc acoquiné avec l'engeance médiatique. S'occuper du bien public n'a rien avoir avec ces compromissions. Un juge qui rend la justice, comme un grand commis peuvent se rendre utiles et contribuer au bien public quand les circonstances les mettent en état d'agir.
J'ai dit les circonstances, comme j'aurais pu dire le hasard. Les aléas électoraux, comme ceux de l'hérédité monarchique sont au mieux hasardeux, et quand on sort du hasard, c'est pîre: le truquage qui biaise le hasard par une élection au suffrage "direct" mais médiatique a érigé des voyous comme Hitler, Bush et Sarkozy. Malgré tout, le hasard reste le plus fort, et c'est souvent de façon inattendue et imprévisible qu'on se trouve avoir du pouvoir. L'occasion est rare, mais précieuse. Un juge ou un premier ministre se trouvent fortuitement pouvoir mater des voyous comme Marin qui lèche le cul de Sarkozy ou Sarkozy qui lèche le cul de Bush. Un jour, peut-être une heure, ce pouvoir fugace exerce ses bienfaits. Certes, cela n'empêche ni la guerre d'Irak, ni la fortune de Sarkozy, mais cela évite le désespoir des hommes de bien. A la place où ils sont, et avec les pouvoirs dont ils disposent, ils sont encouragés à faire le bien qui est à leur portée, plutôt qu'à fuir le panier de crabes.