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26 août 2006

Prospective

Il est impossible de se figurer le futur, mais il faut toujours essayer. Cela ne vaut que comme hypothèse et point de départ. Encore faut-il qu'il y ait un point de départ, et avant d'en arriver au stade où on essaye d'imaginer toutes les manoeuvres de l'ennemi afin de concevoir la riposte, il faut commencer par imaginer une issue satisfaisante et néammoins vraisemblable. On ne s'y attachera pas et ne s'en tiendra pas là, mais il faut être lucide: si on s'intéresse à quelquechose, y trouve de l'intérêt, et en fait un problème, c'est bien parce qu'on imagine une solution. Se défaire de cette idée reviendrait à s'en remettre au sort ou à une intervention divine dont la toute puissance est tout à fait imaginaire, et d'une imagination bien plus suspecte que tout ce qu'on peut imaginer à partir de faits observés, ou du moins connus de façon objective.

1 - L'ingérence excessive des Etats-Unis et d'Israël dans la vie d'autres peuples est forcément mise en rapport avec l'ingérence de l'état français dans la vie des Français. L'ingérence de l'éducatoin nationale, médias compris, est forcément comparée à l'ingérence militaire et l'école française à la caserne allemande pour ceux qui ont connu l'occupation allemande. L'idée de réduire cette ingérence ou de se protéger conre elle ne peut prendre corps qu'en imaginant des moyens qui pourraient avoir ce résultat. Ce sont deux voies différentes qu'il faut distinguer dans un premier temps, avant de considérer si elles peuvent se rejoindre et comment..

a - Montaignei vivait dans un pays troublé par les guerres de religion, essayait de protéger sa vie de ces troubles pour avoir une attitude sereine. Après avoir déjà publié deux fois les Essais, avec des additions et modifications dans ses chapîtres, il avait entrepris de passer à autre chose en ajoutant un troisième livre à son ouvrage. Le premier chapître du premier ouvrage traitait de ce qu'on peut arriver à même fin par plusieurs moyens et le premier chapître du Livre 3 traite de l'utile et de l'honnête. L'idée de sauver sa vie était au centre de sa réflexion dans le premier chapître du premier livre. L'idée de donner un sens à sa vie est au centre de sa réflexion dans le premier chapître du nouveau livre (le livre 3). Après avoir recouru au stoicisme pour protéger sa sérénité des atteintes extérieures, sa réflexion s'étend donc, mais reste marquée par cet environnement des guerres de religion. Il passe d'une attitude strictement personnelle et défensive à une attitude sociale et conclut au mariage comme le fondement d'une société en rupture avec les conflits sociaux, tout en faisant la part du feu, car il admet que le mariage n'est pas fait pour tout le monde:
"On argumente mal l'hnnesteté et la beauté d'une action par son utilité, et conclud on mal d'estimer que chacun y est obligé si elle est utile. Choisissons la plus necessaire et la plus utile à l'humaine societe, ce sera le mariage; si est-ce que (= "toujours est-il que", "néammoins") le conseil des saincts trouve le contraire pary plus honneste et en exclut la plus venerable vacation des hommes, comme nous assignons au haras les bestes qui sont de moindre estime." Et il ajoutera plus tard une citation de Properce: "Toutes choses ne conviennent pas également à tous."
On sait que Pascal choisira "le contraire pary", mais sans négliger les arguments de Montaigne, et en écrivant les Pensées comme s'il était en cnversation avec lui, et en considérant, comme lui, que la guerre civile est le plus grand des maux.
Dans le débat, il s'agit de choisir entre les relations identitaires et les relations de bon voisinage, et depuis, ce débat n'a jamais cessé d'être au centre de la vie de société en France. Et, si beaucoup de choses ont changé depuis, il est peut-être utile de rappeler cette réflexion pour comprendre la popularité de Ségolène Royal en ce qu'elle se pose, du moins pour l'instant, en étrangère aux guerres de religion (qualifiées de débats di'dées) et aux affirmations identitaires qui recouvrent souvent mensongèrement des cupidiés bien bourgeoises, en même temps qu'elle reste liée à Mr Hollande. L'emblème des relations de bon voisinage n'est pas encore dressé contre celui des relations identitaires, mais cela pourrait venir et on peut se rappeler que Montaigne n'était pas seulement maire de Bordeaux quand il a abordé le livre 3, mais qu'il allait devenir conseiller de Henri de Navarre, puis de Henri IV pour mettre fin aux guerres de religion en France.

b - Cependant, s'il y a des relations internationales, c'est parce qu'il y a des histoire nationales distinctes, même si le terme de nation est ambigü et compris différemment selon les pays. Ne nous y référons donc pas et considérons seulement la différence entre les expériences de vie sociale dans les états, ou même tout simplement dans les sociétés. On sait que le Russes ont connu la perestroïka et que les Juifs ont connu la diaspora.
Il n'est donc pas impossible de supposer qu'une solution à l'ingérence excessive des Etats Unis et d'Israël aujourd'hui puisse trouver des solutions de ce type. Ce n'est qu'une piste pour faire des réflexions, mais elle mérite peut-être d'être explorée...

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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