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21 janvier 2007

Harmonie

"Les pièces natales de Boulimier ne me font pas désirer voir son pays--ça n'a pas le bouquet du vin de Bourgogne, les vers de ce Bourguignon. C'est le vin des livres et pas des caves. Boulimier est de Tournus. C'est Tournus qu'il chante. Au refrain, il a fait rimer Tournus et Bacchus.
«Mais puisqu'il dit Tournus, il ne devrait pas dire Bacchusse», dit dans un coin une petite femme qui s'attire des yeux terribles de Matoussaint."


C'est dans "Le bachelier". Ce Vallès est excellent. Je ne sais pourquoi j'étais passé à côté, mais cela m'offre le plaisir rare de la découverte. J'y goûte une justesse de ton qui fait vivre tous les personnages. Dans ce roman , à côté de cette bohème parisienne, obligée d'être en révolte pour se poser,
Vallès int_deamb_choeur_nefmontre un poète qui n'est pas cuistre, mais simplement l'émanation naturelle et spontanée d'un endroit où tout le monde est poète, mais poète sans nimbe ni consécration, simplement par nature, comme Albert Thibaudet, ce sarment de vigne niché à l'ombre d'une abbaye qu'on ne devrait, d'ailleurs, pas appeler une abbaye,int_michel_nef car elle n'est pas une parmi d'autres, conforme à un type, mais une poussée naturelle et singulière, originale, avec une disposition des voûtes qu procède du bon sens plus que de l'esthétique, ce qui lui donne le charme du bon sens et la grandeur de ce qui est grand sans grandiose. Ceci est mis à côté de cela et celui-ci à côté de celui-là, chacun à sa place, sans que l'un fasse ombrage à l'autre, mais montre cette harmoie qui nait des contrastes et des résonances.
Et puisque les vers français ont des rimes, c'est évident qu'il faut utiliser la résonance et faire rimer Tournus avec Bacchus. C'est un gonflage sans soufflure qui s'impose comme l'évidence.
J'aime cette douceur qui vient de l'harmonie et qui supporte l'éclat parce que la note est juste. Ce n'est ni Berlioz ni Haendel, ni le conflit entre les deux, ni Ingres ni Delacroix, ni le confit entre les deux. A propos d'une oeuvre de Haendel, Berlioz disait que celui-ci voulait faire de la musique qui berce, mais que dans cette oeuvre, il avait forcé son talent et fait de la musique qui endort. Mais il n'y a pas besoin de mettre de l'éclat ni de la douceur car ni l'un ni l'autre ne viennent des choses. Pour qu'elles soient belles, il n'y a pas besoin de les transformer, il suffit de les disposer harmonieusement. La remarque d'une dinde sur Tournus et Bacchus fait pendant aux "yeux terribles" que jette un surveillant sur les uns et les autres, mais la rime donne le la.
Condottiere_Goivanni_Emo
Cette incroyable boursoufflure que les pîtres médiatiques entretiennent en alimentant des feux de paille, à l'occasion d'un changement de concierge, seulement possible, fait ressortir le ridicule des parisiens et n'entraînera que les cinglés dans leur folie. On va voir ensuite la pétouillade se dégonfler - pour faire place à une autre, certes, car, comme disait Coco Chanel, "la mode c'est ce qui se démode"- mais les Sarkozy et autres Hollande, avec leurs harnachements de fistules, ne s'en remettront jamais.
On va assister ensuite à un ratatinage spectaculaire qui ramènera la démesure à la juste mesure.




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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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