L'action

L'action exige des gens qui tiennent parole qui tient signification comme on tient la pince qui tient l'objet. C'est une exigence absolue.
C'est en quoi la juge imbécile qui m'avait déclaré à l'audience que l'unité de comportement était louable, fut-ce dans l'erreur, n'avait tort que dans l'application qu'elle faisait de ce principe, en l'occurence un problème strictement administratif de versement de retraite. C'est dans l'action que la transmission des informations doit être instantanée, exacte et précise, de manière que tous les participants aient la même vision de la situation en même temps, afin de réagir aussitôt qu'une nouvelle information rend caduque la représentation à laquelle on se fiait.
Ni un général sur un champ de bataille, ni un chirurgien sur une table d'opération n'ont le loisir d'élaborer un plan en cours d'action. Il faut que tous les plans d'action possibles aient été méticuleusement conçus d'avance et enregistrés pour être applliqués aussitôt que la situation y correspond.
L'efficacité de l'action et la joie de vivre dans l'action vont de pair avec un rehaussement des facultés humaines que ressentent tous ceux qui y participent. Nulle part ailleurs que dans l'action, la compréhension et la maîtrise ne vont si loin. Nulle part ailleurs que dans l'action, la vie n'est aussi rapide ni aussi épanouie.
Mais cela suppose que chacun fasse attention à ce qui se passe et à ce qu'il fait de manière à faire partie de l'action à laquelle il participe.Si on veut faire l'ontologie du phénomène et localiser l'être, on défiinra un être collectif dont le statut juridique sera la personne morale.
"Etre membre est n'avoir de vie, d'être et de mouvement que par l'esprit du corps et par le corps.
Le membre séparé, ne voyant plus le corps auquel il appartient, n'a plus qu'un être périssant et mourant. Cependant, il croit être un tout, et ne se voyant point de corps dont il dépende, il croit ne dépendre que de soi, et veut se faire centre et corps lui-même. Mais n'ayant point en soi de principe de vie, il ne fait que s'égarer, et s'étonne dans l'incertitude de son être, sentant bien qu'il n'est pas corps, et cependant ne voyant point qu'il soit membre d'un corps. Enfin, quand il vient à se connaître, il est comme revenu chez soi, et ne s'aime plus que pour le corps. Il plaint ses égarements passés." (Pascal Pensées Brunschwicg 483)