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30 avril 2007

l'existence et la réalité

Il n'y a pas de représentation exacte de la réalité ni de l'existence, Plus la représentation est synthétique, plus elle est sélective et moins elle est exacte, et plus son inexactitude est tributaire des critères retenus pour la sélection et du mode d'agrégation utilisé pour construire la représentation.
Il vient un moment où le choix s'impose de sacrifier l'existence pour sauvegarder la réalité ou se sacrifier la réallté pour sauvegarder l'existence, pour éviter une incohérence totale qui rendrait la représentation impossible.
D'après Nicolas Sarkozy la principale qualité de Ségolène Royal serait la pugnacité, et d'après Ségolène Royal, la principale qualité de Nicolas Sarkozy serait qu'il sait tout. En se figurant l'un l'autre comme des incarnations de l'existence et de la réalité, ils optent pour un mode de représentation qui ne peut correspondre qu'avec lui-même, et en montrant que ce sont des exigences de cohérence qui produisent la nécessité de choisir un mode de représentation, la campagne prend une valeur pédagogique considérable.
En écoutant le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou, je m'étonnais que ni l'un ni l'autre ne fassent remarquer aux journalistes que la question qu'ils leur posaient ne les concernaient pas directement, et que l'emploi à pourvoir ne consiste pas à se substituer à tel ou tel agent, ni au pouvoir législatif. Cette objection aurait privé le débat de sa substance, tandis qu'en entrant dans le jeu, comme sur une scène de théâtre, ils étaient en même temps acteurs et auteurs d'une comédie qui est une fin en soi.
On peut prévoir que l'objection qui n'a pas été faite dans ce débat où elle l'aurait mise en opposition avec les journalistes a été réservée et sera utilisée contre Sarkozy comme une manière plus élégante de refuser le débat que le refus brutal de Chirac de débattre avec Le Pen. Elle devrait remettre l'existence en place face à l'écrabouillage des rapports et des dossiers qui ne laisse subsister que la réalité.

Quant au fond, l'association de l'aveugle et du paralytique repose sur la conscience qu'a le paralytique des capacités de l'aveugle et sur la conscience qu'a l'aveugle des capacités du paralytique. Quand on veut voir dans l'autre son semblable, les différences s'effacent de son esprit et la représentation égalitaire qui se forme masque les relations mutuelles. Cet aveuglement ne rompt pas forcément le lien social, mais alors le fonctionnement réel de la société est bien du type de l'association de l'aveugle et du paralytique alors que le fonctionnement hiérarchique, pure construction de l'esprit, n'est qu'une vision perverse de la réalité.
Les psychologues se font une idée de la perversion influencée par la perspective individualiste où se met la psychologie, et cette perspective peut être considérée comme une perversion de la vision. On peut donc distinguer deux aspects de la perversion, l'un qu'appréhende la psychologie, l'autre qu'elle ne peut pas comprendre parce qu'elle y est inclue. La perversion de la réalité et de l'existence réside dans la représentation nécessairement fausse, et dés le départ obligée de sacrifier soit la réalité, soit l'existence, soit sa cohésion propre.

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  • Croire comprendre est seulement avoir l'impression de reconnaitre quelque chose de déjà connu, tandis que déclarer ne pas comprendre indique qu'on a essayé de comprendre et mérite que j'explique.
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