A propos de l'Europe et d'autres choses

En écoutant les gens informés parler de l'Europe.
(http://video.ressources-ena.fr/video.php?module=video&video_id=26)
on se rend bien compte que parler du présent devant des gens englués dans le passé est une gageure, mais on le sent encore mieux quand on entend les conférenciers dire presque à mi voix, comme s'ils trahissaient un secret, que le système capitaliste est fragile, au lieu de dire tout simplement ce qui'l en est.
L'expression "système capitaliste" appartient à un passé démodé et rabaché; elle sent son Max Weber, tandis que la fable du corbeau et du renard rapelle que la duperie est vieille comme le monde mais a besoin de se renouveler comme le renard devra inventer une nouvelle manoeuvre s'il revoit le même corbeau avec un fromage au bec.. Le terme de capitalisme est un anachronisme parce que la vie économique ne repose plus sur le capital pour reposer sur le crédit, mais il s'agit toujours d'un jeu avec gagnant et perdant. Il suffit d'en parler et de comprendre comment il marche, non pas pour qu'il s'effondre, mais pour qu'il change.
Quand on amalgame un système d'organisation fondé sur le capital à un autre qui l'a suvi fondé sur le crédit, on perd de vue la dynamique de la transformation.

L'erreur que l'on commet à propos de  l'Europe ou du capitalisme se répète avec la "mentalité judéo-chrétienne". Quand Paul de Tarse opposait la "nouvelle loi" à "l'ancienne loi" dans les épitres qu'il envoyait aux chrétiens, il était aussi coincé que les conférenciers quand ils parlent de l'Europe et du capitalisme au public d'aujourd'hui, car c'est le terme de loi qui était désuet comme le terme de capitailsme ou le terme d'Europe. Ce que Paul de Tarse substituait à l'ancienne loi, c'était la conscience, afin de faire de la conscience le fondement de la vie et non l'obéissance à la loi, ou à des lois, qui conduit à la divinisation de le loi et de l'obéissance. Une fois que la conscience est éveillée et ouverte sur le présent, chacun prend conscience de l'insuffisance de son expérience personnelle et de son information et il est tout naturel de s'informer et de recourir à l'expérience des autres en sorte que ce soient les consciences qui communiquent.

C'est, une fois de plus, ce qui ne se produit pas suffisamment car on se heurte toujours à ce problème en France. "Aujourd'hui, comme disait Péguy, " tout le monde est bourgeois", de même qu'après les jésuites et la révcation de l'édit de Nantes, on pouvait dire "aujourd'hui, tout le monde est catholique", c'est-à-dire endormi par l'opium du peuple.. Privée du ferment de la contestation, la société unanime s'endort tombe dans l'anachronisme et s'y résigne. Richelieu avait vu venir ce danger et écrivait ans son Testament politique:
"Comme il est de la piété de V.M. de travailler au règlement des anciennes religions, il est de sa prudence d’arrêter le trop grand nombre de nouveaux monastères qui s’ouvrent tous les jours. Il faut en ce faisant mépriser l’opinion de certains esprits aussi faibles que dévots, et plus zélés que prudents, qui estiment souvent que le salut des âmes et celui de l’Etat dépendent de ce qui est préjudiciable à tous les deux. Ainsi qu’il faudrait être ou méchant ou aveugle pour ne voir et n’avouer que les religions sont non seulement utiles, mais même nécessaires, aussi faut-il être prévenu qu’un zèle trop indiscret pour ne connaître pas que l’excès en est incommode, et qu’il pourrait venir à un tel point qu’il serait ruineux».
Il en va de la rligion démocratique comme de la religion catholique. Elle n'a d'utilité que pour autant que les gens n'entrent pas en religion. Utiliser la religion comme un talisman la rend funeste.